En 2024, le Refuge de la Fondation Pairi Daiza a recueilli 529 animaux
Un chiffre en baisse mais des pratiques encore à améliorer.
En 2024, le Refuge de la Fondation Pairi Daiza a accueilli 529 individus, une diminution spectaculaire de 23 % par rapport à 2023, où 685 animaux avaient été pris en charge.
En 2024, les nouveaux arrivants se répartissent comme suit :
- 317 Tortues à tympans jaunes/rouges (Trachemys scripta)
- 154 tortues d’autres espèces
- 19 lézards
- 37 serpents
- 2 Caïmans à lunettes
Cette tendance encourageante témoigne peut-être d’une prise de conscience quant à l’achat et à l’abandon d’animaux exotiques.
Et la diminution de 16% du nombre de Tortues à tympans colorés (Trachemys scripta) – espèce invasive interdite en Europe depuis 2022 – pourrait refléter l’impact de cette réglementation. En limitant la vente et l’élevage de ces animaux, les autorités européennes ont probablement contribué à freiner leur prolifération et les abandons.
Malgré cette évolution positive, les abandons restent majoritaires parmi les nouveaux entrants. En 2024, 508 animaux, soit près de 92 %, ont été abandonnés par leurs propriétaires. Par ailleurs, 19 spécimens ont été saisis par les autorités belges (SPF CITES, SPW Bien-être animal, police) et 2, un Serpent des blés et un boa, ont été récupérés sur la voie publique.
Les tortues ne mangent pas que de la salade !
Si les chiffres de 2024 témoignent d'une évolution positive, les pratiques ne sont pas encore bonnes. Le Refuge de la Fondation Pairi Daiza rappelle que l’adoption d’un animal, notamment d’un reptile ou d’un amphibien, implique une immense responsabilité. Ces animaux nécessitent des soins particuliers et des conditions de vie spécifiques.
Cette année encore, des dizaines de tortues terrestres abandonnées, recueillies par le Refuge, présentent des déformations irréversibles de leur carapace. Ces anomalies, souvent causées par une alimentation inadaptée et un manque d’exposition aux rayons UV, entraînent de la souffrance et peuvent provoquer une mort prématurée. Pourtant, elles pourraient être facilement évitées.
"La carapace d’une tortue terrestre, comme celle de la Tortue d’Hermann, est un véritable miroir de sa santé. Une alimentation équilibrée, pas uniquement basée sur de la salade, et une exposition suffisante aux rayons du soleil ou à des lampes UVA et UVB sont essentielles. Ces rayons permettent aux tortues de synthétiser la vitamine D, indispensable à l’absorption du calcium et au bon développement de leur carapace", commente Pascal Dortu, responsable du Refuge de la Fondation.
À travers ses actions, le Refuge de la Fondation continuera de sensibiliser le public à l’importance de réfléchir sérieusement avant d’adopter un tel animal. Acquérir un animal c’est s’engager à lui offrir des conditions de vie adaptées à ses besoins.
Le Refuge de la Fondation Pairi Daiza
Depuis 2003, Pairi Daiza a développé avec Pascal Dortu un centre d’accueil et de sauvegarde de reptiles, tortues et autres NAC (nouveaux animaux de compagnie) abandonnés par les particuliers ou trouvés par les autorités. Ce travail de sauvegarde et de sensibilisation dure depuis plus de 20 ans. Depuis sa création, plusieurs centaines d’animaux sont chaque année confiés au Refuge.
Au-delà d’une période de quarantaine indispensable pour éviter la transmission d’éventuelles maladies contagieuses, les reptiles et amphibiens dont l’état de santé est préoccupant sont soignés et acclimatés à leurs nouvelles conditions de vie. De manière générale, il est rarement envisageable de réintroduire les animaux saisis ou abandonnés dans leur milieu naturel.
Néanmoins, les animaux recueillis dont l’espèce est menacée peuvent intégrer un programme de conservation de leur espèce.
Rien que pour les tortues, le Refuge abrite un grand nombre d’espèces classées par l'IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) :
- 11 espèces en danger critique d’extinction (CR)
- 8 espèces en danger d’extinction (EN).
- 8 espèces vulnérables à l’extinction (VU).
Ces efforts illustrent l’importance cruciale de la conservation, où chaque espèce protégée contribue à lutter contre l’érosion alarmante de la biodiversité.
Claire Gilissen