Grande première pour Pairi Daiza et ses partenaires : Des premières naissances de perroquets éteints dans la nature !
La Fondation Pairi Daiza est émue d'annoncer une énorme avancée dans le programme concerté visant à sauver les aras de Spix (Cyanopsitta spixii) de l’extinction. Les représentants de cette espèce disparue à l’état sauvage depuis 23 ans qui ont été réintroduits grâce à la Pairi Daiza Foundation et ses partenaires commencent à faire des petits dans leur région d’origine, au nord-est du Brésil. Cet événement majeur nous incite à croire que rien n’est impossible. Qu’ensemble, si nous le voulons, nous pouvons réaliser de grandes choses et protéger voire reconstruire ce qui a été follement abîmé par l’homme.
C’est Cromwell Purchase, directeur de l'ACTP (Association pour la Conservation des Perroquets Menacés), au Brésil et responsable du Spix's Macaw Release Center, qui l’annonce : « Un couple d'aras de Spix, un mâle relâché en juin 2022 et une femelle relâchée en décembre 2022, ont donné naissance à deux poussins dans des nids artificiels mis en place par l’équipe. »
L’ambitieux programme de conservation mené depuis de longues années en Allemagne, au Brésil, au Quatar et en Belgique, à Pairi Daiza porte ses premiers fruits.
Les oisillons sont encore à un stade critique et délicat. Mais il s’agit d’une étape remarquable pour l'avenir de l'espèce.
Un oiseau éteint dans la nature depuis 23 ans
Découvert par le naturaliste allemand Johann Baptist von Spix au début du 19ème siècle, l’ara de Spix vivait dans la Caatinga, biotope semi-désertique du nord-est du Brésil. Cet oiseau au plumage bleu vert et aux yeux cerclés de bleu clair fut braconné et son territoire détruit par l’homme au profit d’activités agricoles. Si bien qu’en 2000, l’ara de Spix avait totalement disparu de la nature. L’espèce est officiellement déclarée « éteinte à l’état sauvage » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). A Berlin, les experts du centre de reproduction et de conservation de l’Association pour la conservation des perroquets menacés (ACTP), ont pris soin des derniers spécimens vivants encore en captivité et ont mis en place un programme de reproduction en cherchant un partenaire.
L’implication de Pairi Daiza
En 2018, la Pairi Daiza Foundation est devenue partenaire de l’ACTP et le Parc s’est vu confier de jeunes aras de Spix pour contribuer à ce projet de conservation de l’espèce. C’est ainsi qu’un Centre de conservation des espèces d'oiseaux menacées a été construit au sein même de Pairi Daiza. Dans ce complexe de reproduction ultramoderne, les aras de Spix sont suivis de très près et des couples sont formés dans l’espoir d’assister à de futures naissances. Pairi Daiza est aussi le seul endroit au monde où des aras de Spix sont visibles du public.
Une réintroduction par étapes
En mars 2020, trois aras de Spix de Pairi Daiza ont été envoyés au Brésil avec 49 autres provenant de Berlin, dans un site d’élevage et de réhabilitation co-financé par Pairi Daiza. Après une longue adaptation dans d’immenses volières de réhabilitation, pour réapprendre les réflexes de la vie à l’état sauvage, des aras de Spix ont pu déployer leurs ailes dans la nature. Une fois en juin 2022 puis en décembre 2022. Un mini GPS a été posé sur les oiseaux pour permettre aux équipes de suivre leur adaptation sur le terrain. Le projet est basé sur un “soft release”. Cela signifie que le site d’origine dans lequel vivaient les oiseaux libérés reste ouvert pendant une longue période. De cette façon, ils peuvent, au besoin, y retourner.
Antoine Lebrun, Directeur de la Fondation Pairi Daiza : « Ces éclosions nous encouragent à poursuivre nos efforts et nous rappellent l’extrême utilité des programmes d’élevages pour la sauvegarde des espèces en danger. Mais le processus est loin d’être terminé. Avec l’ACTP, ICMBio (Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité, Brésil) et nos autres partenaires, nous visons la reconstitution, en milieu naturel, d’une population d’aras de Spix suffisamment large et protégée pour assurer la survie et le développement de l’espèce. ».
L’objectif des partenaires est de pouvoir procéder à d’autres lâchers pour que la population d’aras de Spix se stabilise et évolue sans l’aide de l’homme.
D'autres aras de Spix provenant de Pairi Daiza vont rejoindre Berlin prochainement, avant de pouvoir partir vers la zone semi-désertique du nord-est du Brésil, dans l’état de Bahia, où eux aussi feront un long séjour dans les volières de réhabilitation, avant de pouvoir déployer leurs ailes bleues dans cette région d’où ils n’auraient jamais dû disparaître.
Dans le même temps, l’équipe Pairi Daiza espère que les oiseaux qui restent dans son centre de conservation, feront eux aussi de jolis oisillons prochainement.
Claire Gilissen