Le premier Ara de Spix né à Pairi Daiza, est une femelle
Perla deviendra un jour un reproducteur essentiel pour renforcer une population mondiale fragile.

Le 21 septembre dernier, Pairi Daiza assistait à une naissance historique : celle du tout premier Ara de Spix né dans son Centre de conservation des oiseaux menacés. Disparue de la nature depuis des décennies et classée « éteinte à l’état sauvage » par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), cette espèce emblématique faisait ainsi un pas de plus vers sa survie grâce au programme de reproduction auquel participe Pairi Daiza depuis 2018.
Quelques semaines plus tard, une nouvelle information vient confirmer la portée de cette réussite : l’oisillon est une femelle.
Un sexe déterminé par test ADN
Chez les jeunes perroquets, le sexe ne peut pas être identifié visuellement de manière formelle. Il faut pour cela réaliser un test ADN, à partir d’une plume. Les soigneurs ont donc dû attendre que les plumes de l’oisillon soient suffisamment développées pour en prélever très délicatement quelques unes et les envoyer en laboratoire. Le résultat est désormais confirmé : la petite Ara de Spix née à Pairi Daiza est une femelle.
Les équipes l’ont baptisée Perla, en hommage au film Rio, qui raconte l’histoire des derniers Aras de Spix et a sensibilisé le monde entier à la fragilité de cette espèce devenue mythique. Une référence symbolique pour une jeune femelle qui incarne aujourd’hui, bien au-delà du Parc, un nouvel espoir pour la biodiversité.
Une croissance sous haute vigilance
Depuis son éclosion, Perla est suivie de très près par les soigneurs spécialisés en oiseaux rares. Nourrie à la main toutes les deux heures lors de ses premiers jours, de jour comme de nuit, puis selon des plages horaires plus larges, elle a franchi avec succès les étapes les plus critiques.
Perla a désormais atteint son poids adulte et elle entre aujourd’hui dans une phase de transition. Elle reçoit encore sa panade le soir de la main des soigneurs mais commence à consommer graines et fruits secs. Et d’ici trois semaines, son alimentation devrait être entièrement celle d’un adulte.
Une socialisation en douceur
Perla grandit au contact d’autres jeunes perroquets. Elle socialise depuis deux semaines avec d’autres bébés aras, d’espèces différentes. Cette étape est essentielle pour son développement comportemental : elle apprend les codes sociaux, l’autonomie et la confiance nécessaires à un futur reproducteur. Et elle se développe bien.
« Comme tous les jeunes perroquets de son âge, Perla muscle ses ailes en faisant des battements très rapides, presque comme un colibri. Ces exercices sont indispensables pour préparer le vol. Elle tente déjà quelques essais, encore maladroits, mais ses progrès sont quotidiens », explique Thomas Biagi, l'un de ses soigneurs.
Avec Perla, Pairi Daiza franchit une nouvelle étape dans son engagement pour la sauvegarde des espèces les plus menacées.
Une étape concrète, vivante, et porteuse d’espoir : celle d’une jeune femelle qui grandit, apprend à voler, et incarne l’avenir d’un des perroquets les plus rares de la planète.
Perla ne sera pas réintroduite dans la nature, mais deviendra un jour un reproducteur essentiel pour renforcer une population mondiale encore fragile.
À Pairi Daiza, douze Aras de Spix sont suivis quotidiennement dans des infrastructures de reproduction ultramodernes, à l’écart du public afin de préserver leur sensibilité et leur tranquillité.
Fait unique en Europe, les visiteurs peuvent également observer trois autres Aras de Spix, dans la volière de la Mini-ferme de Pairi Daiza, hébergés en dehors du programme de reproduction.
Claire Gilissen





